Propylène glycol & Glycérol et ses dérivés

Propylène glycol & Glycérol


Le propylène glycol n’est pas considéré comme un produit toxique pour l’homme. Il est utilisé, depuis les années 1950, comme composé chimique pour l’administration de médicaments pulvérisés ; par exemple, dans les inhalateurs et les nébuliseurs pour l’asthme. Les aérosols de propylène glycol ont un puissant pouvoir antibactérien et antiviral.

Les études et données connues permettent à des organismes de santé publique (FDA, EPA, NTP, ATSDR, INRS) de faire des conclusions identiques, à savoir que les différents composés du propylène glycol présentent « un très faible risque pour la santé humaine ». Lors d’expérimentation sur les animaux par ingestion ou inhalation (2011), le propylène glycol s’est révélé « peu toxique en exposition répétée ou prolongée ». Selon une étude d’avril 2013, aucun des propylènes glycols n’a présenté des preuves de « toxicité cancérigène, mutagène ou potentiellement reproductive chez l’homme ».

Aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) inclut ainsi le propylène glycol dans sa liste des « substances généralement reconnues comme inoffensives » (Generally recognized as safe, GRAS).

Le glycérol (aussi appelé glycérine végétale, ou VG) est souvent utilisé en complément ou en substitution au propylène glycol. Ce composé n’est pas considéré comme toxique ; c’est un additif très largement utilisé dans les préparations alimentaires (E422), les cosmétiques, les savons et détergents, les produits pharmaceutiques, comme des gommes à mâcher à la nicotine, vendues sur prescription médicale dans certains pays. L’inhalation répétée et prolongée d’aérosols de glycérine par des animaux n’a révélé aucune toxicité.

Dans le cas de la cigarette électronique, la glycérine ne devrait pas produire de gaz toxique appelé acroléine car cela nécessite d’atteindre une température d’au moins 250 °C. Mais cette température peut probablement être rencontrée dans certaines conditions puisque la présence d’acroléine a été détectée à faible dose (de 0,07 à 4,19 micro-grammes pour 15 inhalations, soit quatre fois moins que pour une cigarette ordinaire) dans la vapeur de cigarettes électroniques.

Nitrosamines

Les nitrosamines, principaux agents cancérigènes contenus dans le tabac, n’ont été détectés dans les liquides à vapoter qu’à l’état de traces, à des taux équivalents à ceux des substituts nicotiniques tels que les patches ou gommes à la nicotine et qui sont 500 fois moindres que ceux que l’on retrouve dans les véritables cigarettes


Toxicité


Toxicité

Généralités

En raison de l’absence de combustion dans une cigarette électronique, la vapeur produite par une cigarette électronique ne contient pas de monoxyde de carbone ni de goudrons.

Les premières études scientifiques sur la cigarette électronique sont apparues vers 2009. Faute d’études suffisantes, les avis des experts et autorités publiques étaient basés essentiellement sur un principe de précaution, les stratégies publiques de lutte contre le tabagisme et les risques connus de dépendance à la nicotine.

Une synthèse sur l’efficacité et la toxicité de la cigarette électronique a été publiée en 2010-2011 dans le Journal of Public Health Policy (en) par Michael Siegel (en)  et al., de la Boston University School of Public Health (BUSPH) et conclut que :

  • la cigarette électronique contient peu ou pas de produits chimiques susceptibles de présenter des risques sérieux pour la santé. De plus les quantités sont bien moindres que dans une cigarette classique, tant pour les toxiques que pour les substances cancérigènes;
  • de nombreux experts considèrent que les cigarettes électroniques sont moins nocives que les cigarettes ordinaires ;
  • ce dispositif pourrait se révéler supérieur en efficacité aux autres méthodes d’administration de la nicotine parce que les stimuli associés à l’acte de fumer ont un effet durable contre les symptômes du sevrage.

En 2011 en France, un avis (de mai 2011) de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) rappelle la toxicité de la nicotine et souligne que « concernant le risque de toxicité des solvants utilisés dans les cigarettes électroniques, en particulier le propylène glycol, il est difficile de se prononcer en raison de l’absence de données qualitatives et quantitatives suffisantes ». L’agence précise qu’« à ce jour, aucun effet indésirable ou cas d’intoxication en lien avec la présence de ces solvants n’a été rapporté ».

En 2012-2013, de nouvelles études scientifiques confirment que la vapeur de cigarette électronique est nettement moins toxique pour l’organisme que la fumée du tabac, mais qu’elle n’est pas inoffensive pour l’organisme animal ou humain. En septembre 2013, la revue 60 Millions de consommateurs rapporte que des tests faits sur une dizaine de modèles de cigarettes électroniques ont décelé la présence de molécules cancérigènes en quantité significative comme le méthanal, l’acroléine ou l’éthanal.

En avril 2014, l’émission de télévision « À bon entendeur » de la Radio télévision suisse fait procéder à une série de tests comparatifs par le laboratoire Certech en Belgique : les résultats et conclusions des analyses mettent en évidence la pluralité des substances chimiques potentiellement toxiques induites par l’inhalation (directe ou indirecte) ou vapotage.

En 2015, une étude sur le modèle animal (souris de laboratoire) conclut que des souris ayant respiré de la vapeur d’une cigarette électronique du commerce sont devenues plus vulnérables à la pneumonie aiguë et à la grippe ; les chercheurs citent plusieurs composés de cette vapeur susceptibles d’altérer le système immunitaire animal, mais concluent que des recherches plus approfondies sont nécessaires pour mieux cerner ce mécanisme. Certains commentaires de scientifiques à cette publication émettent des doutes quant à la pertinence de cette étude, évaluant que la même exposition pour un être humain nécessiterait une aspiration à un rythme irréaliste (11 à 13 fois par minute).

En août 2015, Public Health England, organisme de santé publique du Royaume-Uni, publie un rapport estimant que, selon les estimations disponibles, la cigarette électronique est environ 95 % moins nocive que le tabac.

En mai 2016, le Collège royal de médecine estime aussi que les dangers de la cigarette électronique ont peu de chance d’excéder 5 % de ceux de la cigarette traditionnelle. La même année toutefois, Vivek Murthy, Administrateur de la santé publique des États-Unis (Surgeon General of the United States), alerte sur « l’ampleur du vapotage parmi les jeunes Américains », qui constitue selon lui « une inquiétude majeure de santé publique », alors que l’on a constaté une augmentation de 900 % du taux d’utilisation des cigarettes électroniques par les lycéens.

En 2018, une nouvelle étude montre un risque pour l’ADN qui est moins bien réparé dans les poumons, le cœur, et la vessie des souris exposées au vapotage.

Deux études publiées en 2018 et 2019 montrent que la cigarette électronique présente des risques pour le système cardio-vasculaire ; la seconde étude étude met en cause les parfums contenus dans les liquides.

En 2018, une nouvelle étude montre un risque pour l’ADN qui est moins bien réparé dans les poumons, le cœur, et la vessie des souris exposées au vapotage.

Deux études publiées en 2018 et 2019 montrent que la cigarette électronique présente des risques pour le système cardio-vasculaire ; la seconde étude étude met en cause les parfums contenus dans les liquides.

En 2021, la revue 60 Millions de consommateurs publie un nouvel article dans lequel elle précise que vapoter aide à arrêter de fumer et représente un risque moindre pour la santé que le tabagisme.


Sevrage tabagique


Sevrage tabagique

La première étude interventionnelle, réalisée en Nouvelle-Zélande entre septembre 2011 et juillet 2013 et portant sur la comparaison d’efficacité vers le sevrage tabagique, ne permet pas de conclure quant à une éventuelle supériorité entre une cigarette électronique avec 16 mg de nicotine, une autre sans nicotine (placebo) et un patch de 21 mg.

Plusieurs études suggèrent un rôle favorable pour le sevrage partiel ou complet du tabagisme. Elles sont cependant d’un niveau de preuve jugé insuffisant car essentiellement observationnelles, non comparatives ou portant sur un faible nombre de fumeurs. Ainsi, la réduction du tabagisme pourrait atteindre la moitié des patients qui se sont mis à la cigarette électronique sans intention de s’arrêter de fumer. Des résultats comparables sont retrouvés dans d’autres enquêtes, dont une, française qui montre une diminution du tabagisme chez 72 % des utilisateurs avec 11 % d’arrêt. En outre, il serait attendu une réduction de la fréquence des symptômes rapportés.

En 2019, une étude, publiée le 14 février dans la revue médicale New England Journal of Medicine, étudie le taux de sevrage tabagique sur 886 personnes sélectionnées au hasard parmi 2 045 qui essaient d’arrêter de fumer au Royaume-Uni. Selon les auteurs, le taux d’abandon du tabagisme pour les personnes concernées était de 18 % dans le groupe des fumeurs ayant utilisé une cigarette électronique afin de s’éloigner du tabac, contre 9,9 % pour le groupe ayant utilisé des thérapies de remplacement de la nicotine.

À la fin de l’année 2019, la revue britannique The Lancet publie un éditorial dans lequel elle appelle à mettre la cigarette électronique et les cigarettes sur le même plan.

Une nouvelle étude publiée peu de temps après, le 22 mai, dans la revue Addiction, menée par quatre chercheurs de l’University College de Londres (Angleterre) auprès de 19 000 fumeurs britanniques, conclut que ceux ayant utilisé une cigarette électronique ou pris de la varénicline (Champix) ont eu plus de succès dans leur tentative d’arrêter de fumer qu’avec l’utilisation d’autres moyens de sevrage tabagique (patchs, gommes et sprays à la nicotine). L’étude pointe que la cigarette électronique et la varénicline font partie des moyens les plus efficaces pour arrêter de fumer, avec respectivement 95 % et 82 % de taux de succès en plus pour leurs utilisateurs par rapport à ceux n’ayant pris aucun substitut nicotinique pour se sevrer.

En juillet 2019, l’Organisation mondiale de la santé estime que la cigarette électronique est « incontestablement nocive » (notamment pour la femme enceinte en raison de la nicotine) et qu’il n’existe pas assez de preuve qu’elle soit efficace pour arrêter de fumer. En effet, de nombreux fumeurs ayant adopté cette approche continuent à fumer des cigarettes ordinaires. Au bout d’un an les patients sous cigarette électronique suivis par une étude étaient encore 40 % à fumer (contre 4 % chez les utilisateurs de substituts nicotiniques) ; la revue Cochrane (outil reconnu de consensus médical) a jugé « faible » le niveau de preuves d’un apport de la cigarette électronique dans l’arrêt du tabac.

À la fin de l’année 2019, la revue britannique The Lancet publie un éditorial dans lequel elle appelle à mettre la cigarette électronique et les cigarettes sur le même plan.